J’ai eu l’honneur de voir mon exposition « Paysages microscopiques » être sélectionnée pour la prochaine édition du festival Natur’images à Tignécourt, dans les Vosges. Je serai dans le site de l’église, en très bonne compagnie avec les photographes Michel Tellia, Bastien Riu, François Nowicki, Benoist Clouet, Corinne Boul, Téa Dervaux, Patrick Goujon.
Je ferai à cette occasion une projection sur les techniques et le matériel utilisé, avec beaucoup d’autres images réalisées au cours du temps et qui n’ont pas été tirées.
Les questions seront les bienvenues. Ce sera dimanche matin à 11H00.
Ma femme m’avait offert un vol en montgolfière il y a déjà quelque temps mais les contraintes sanitaires puis l’hiver ne m’avaient pas permis d’en profiter encore.
Le printemps (et même l’été) revenu, j’ai pris rendez-vous. J’avais une préférence pour un vol du matin, pour la lumière et l’air plus transparent… et malgré l’horaire : Rendez-vous fixé samedi matin à 6h30 à Voiteur. Donc réveil à 5h30, ça pique un peu. Et c’est encore plus dur pour mes filles de 17 et 9 ans, mais bien motivées, elles n’ont pas protesté.
La météo était très incertaine en cette fin juin, encore la veille au soir nous n’étions pas sûrs de pouvoir voler.
Nous avons décollé d’un champ à Nevy sur Seille, dans la reculée de Baume, suivi le courant de fond de vallée qui nous a conduit jusqu’à l’axe de la reculée de Baume que nous avons suivi.
Nous avons survolé Nevy sur Seille
Longé le vignoble de Château Chalon puis Ménétru
Laissé derrière nous la reculée.
Continué au dessus du Revermont et survolé le village et le château de Frontenay
En direction de Poligny
Nous avons même pu voir une horde de sangliers en survolant le bocage du Revermont.
Pour finalement nous poser en douceur dans un champ à Saint Lothain, ranger le ballon en quelques minutes et boire la traditionnelle coupe après un vol en montgolfière.
Merci beaucoup à Philippe Thévenot notre aéronaute, et Victor notre suiveur. C’était vraiment très sympa, notre vol a été un émerveillement continu. Une heure et quart de vol qui nous a paru très très courte. Et merci à ma chérie de m’avoir offert cette expérience inoubliable.
J’ai repris quelques photos sous microscope polarisé avec des cristaux de Menthol.
Le menthol se présente sous la forme de gros cristaux transparents qui fondent à la chaleur. Le liquide transparent recristallise en refroidissant. Et ça sent très fort la menthe, ça débouche les narines. Il vaut mieux bien aérer.
Concrètement, je chauffe la lame de microscope sur la torche à alcool et frotte le cristal de menthol dessus. le menthol recristallise plus ou moins vite selon la température de départ et les résultats sont très variés.
Après quelque temps, des petites étoiles noires, comme celles dans le coin en haut à gauche de la première photo envahissent tout.
Un microscope polarisé permet d’observer les cristaux (et de faire apparaître des couleurs). On l’utilise pour déterminer quels minéraux composent une roche, par exemple.
Le principe consiste à utiliser les propriétés de biréfringence de nombreux cristaux (pas tous). C’est à dire la particularité qu’ont ces cristaux à avoir plusieurs angles de réfraction différents en fonction de l’axe de pénétration de la lumière.
Pour cela on polarise la lumière qui éclaire la lame avec un filtre (le polariseur) et on utilise un deuxième filtre en sortie (l’analyseur). Le fait de tourner l’analyseur fait varier les couleurs. Ça c’est le principe sur un microscope polarisé.
Pour des raisons pratiques, j’ai inversé le principe. Je n’ai pas à faire de mesure précise (ni de mesure du tout, en fait) je veux juste avoir de belles images… C’est le filtre sur la lampe de microscope que je peux tourner. J’ai bricolé un système en collant un film plastique polarisant sur un anneau central de rouleau de scotch que je place sur la lampe du microscope.
J’ai un deuxième film polarisant (simple film plan rectangulaire, légèrement plus grand que la lame de microscope) que je pose sur la lame (sans contact avec elle et le plus loin possible en fonction de la taille de l’objectif de microscope) et qui reste fixe.
J’ai commandé des feuilles de film plastique polarisé. Il existe de nombreux « modèles ». Les films polarisés sont linéaires ou circulaires. Linéaires polarisés à 0° et 90° : Avec les deux films dans la même orientation, la lumière, polarisée, passe. Si on tourne à 90°, la lumière ne passe plus. Sauf si le cristal intercalé a fait varier le plan de polarisation.
Les meilleurs résultats en général sont obtenus avec deux films polarisés circulaires 45°/135°. Ce sont souvent ceux utilisés pour les lunettes polarisées pour les écrans 3D. Il faut les deux films différents et l’orientation des faces (recto ou verso) est importante.
Avec des films polarisants linéaires, cela peut fonctionner aussi mais les résultats sont généralement moins spectaculaires, les couleurs moins vives.
L’article précédent décrivait une partie de l’installation de mon matériel pour la photographie au microscope polarisé (Je n’ai pas fini de donner toutes les explications techniques…). Mais je n’avais posté aucune photo des résultats.
Les matériaux observables sont multiples, on peut les mélanger. Les paramètres de cristallisation sont nombreux (techniques, solvants, concentration, température, épaisseur…) et les résultats, par conséquents, très variables. De plus, ils changent avec le temps, les cristaux « vieillissent ». Les photos sont aussi différentes selon le type et l’orientation des filtres polarisants.
les possibilités sont infinies !
On peut observer des sels :
Des acides divers et variés :
Des médicaments, drogues…
Des substances chimiques :
Des alcools et cocktails :
Et surtout, ce qui m’éclate le plus, parce que les résultats sont très souvent surprenants, complètement différents selon les lames et l’endroit cadré sur la lame, le solvant, la concentration, et aussi parce qu’on peut faire des mélanges qui modifient totalement la forme des cristaux : les acides aminés.
Toutes ces photos ne sont que des exemples parmi plein d’autres, je montrerai d’autres photos en me limitant à une substance avec les différentes formes que j’ai obtenues avec.
Pour le coup et comme tout le monde, je pérégrine très près de chez moi… maximum à 1 km et encore pas trop longtemps.
J’ai du temps pour m’occuper de mon nouveau projet. J’avais commencé en janvier et je continue, en espérant pouvoir exposer l’an prochain.
Bref.
Mon fils, étudiant en médecine, a eu un microscope pour Noel : un Bresser Science TRM 301. C’est un microscope trinoculaire qui permet donc de fixer un appareil photo (ou une caméra) moyennant les tubes d’adaptation adéquats (le Père Noel avait une petite idée derrière la tête en apportant ça !). Il permet des grossissements de 40 à 1000x (oculaires x10 et objectifs x4, x10, x60 et x100 avec huile). Pour ma part, j’utilise le plus souvent les plus petits grossissements (x40 ou x100) et j’aimerais disposer d’un grossissement plus faible parfois.
J’utilise mon appareil habituel (un de mes appareils habituels) Sony A7II (Hybride plein format) avec une bague d’adaptation T2 et le tube allonge Bresser adaptateur photo 2,5x/4x qui se monte sur la fixation C-Mount du microscope.
Le grossissement réel est difficile à évaluer : réglé à x2,5, on obtient un grossissement légèrement supérieur (sur un champ plus petit) qu’en vision binoculaire avec les oculaires x10.
Il faut bien entendu permettre le déclenchement sans objectif sur l’appareil. Tous les réglages se font en manuel (focus, sensibilité, temps de pose, balance des blancs). On ne peut pas régler l’ouverture, il n’y a pas de diaphragme dans le tube. Donc l’exposition se règle avec la sensibilité et le temps de pose, sur l’échelle de l’écran de l’appareil. En pratique, j’ai fixé la sensibilité à 800iso et je règle uniquement le temps de pose.
En cherchant des conseils pour la photo sous lumière UV (ce qui sera sans doute l’objet de séances de prise de vues -et d’articles- dans le futur), je suis tombé sur tout autre chose sur le site d’un photographe expérimentateur qui a dû tester à peu près toutes les techniques possibles et imaginables. Des photos étonnantes prises grâce à la biréfringence. J’ai testé.
En gros, c’est la propriété qu’ont certains matériaux (certains plastiques, des minéraux…) d’avoir différents angles de réfraction de la lumière en fonction de l’axe de polarisation incident dans le cristal.
En pratique, quand on positionne le matériau en question entre deux polarisants, on obtient des couleurs étonnantes (comme à la sortie d’un prisme), qui varient en fonction des axes de polarisation.
En tournant le polarisant, les couleurs varient… Un autre exemple :
avec le fond d’une bouteille :
ou n’importe quoi d’autre en plastique transparent…
et pour finir :
Mais il y a plein d’autres possibilités en biréfringence…